Rando du dimanche 3 novembre 2024 à Yvetot
Ô mon Roi, ton royaume dormirait-il ?
Dimanche dernier 3 novembre, le principe d’une préinscription a été testé pour éviter l’organisation de randonnées avec un nombre de participants trop restreint ; ce qui est arrivé certains dimanches. Ce ne fut pas le cas puisque nous étions finalement dix-sept participants avec treize inscrits, soit un taux de réponse de 76%. La randonnée avait été confirmée samedi soir sur le blog.
Danielle et Yves G., deux indigènes, nous ont rejoints à pied ; Ils pourront nous servir d’interprète si nécessaire !
La rando de dimanche était annoncée historique et patrimoniale. On commença donc par l’histoire.
Yvetot, petite ville finalement assez méconnue, est parfois à tort qualifiée de capitale du Pays de Caux. Une situation qui n’a pas pu et ne peut toujours pas exister pour deux raisons.
-Le Pays de Caux n’a jamais constitué une entité politique unique avec des frontières précises mais plutôt une aire géographique, un plateau entaillé de vallées, sous l’influence de trois villes : Le Havre (après Barfleur), Dieppe et Caudebec-en-Caux.
-Au milieu, Yvetot existait en tant que Principauté, plus ou moins indépendante du royaume de France, qui se consacrait au commerce grâce à son affranchissement de droit et taxes qui dura pendant douze siècles. On n’imagine pas Monaco, capitale de la Côte d’Azur…
Cette principauté avait un Roi (en fait un Prince) déchu en 1790 qui fut raillé et souvent caricaturé. Un homme débonnaire qui mangeait, buvait, se levait tard, se couchait tôt et allait sur le dos de son âne parcourir son minuscule royaume. L’image n’était pas vraiment valorisante mais elle permît de faire connaitre la ville, d’éditer de nombreuses cartes, de nommer des pièces de théâtre, des opérettes, du calvados et des chansons...
Ce n’est que de 1800 à 1906 qu’Yvetot fut une petite sous-préfecture dont le premier préfet était d’ailleurs aussi le curé local. Un mélange des genres entre laïque et religieux qui subsiste encore de nos jours avec une présence très importante d’établissements religieux d’enseignement.
La situation privilégiée de la ville lui assura une richesse certaine mais lui attira aussi beaucoup d’ennuis, de jalousies et de destructions. La ville qu’on peut voir aujourd’hui en est le résultat ; incendiée plusieurs fois dont la dernière en 1940 par les allemands. Reconstruite en briques à la place des pans de bois puis en pierre et en béton, difficile de trouver une unité architecturale.
Mais c’est aussi cette diversité qui fait l’intérêt d’une découverte d’Yvetot. Il faut aller au-delà des préjugés -c’est moche, où est l’attrait touristique ?- pour découvrir des villas, des monuments étonnants et de vrais centres d’intérêt en cheminant dans les rues.
L’industrie Yvetotais, jadis très présente, a déserté les lieux laissant des friches et des souvenirs. Le développement se fait aujourd’hui à travers une zone commerciale et de loisirs qui grandi au Sud-Est de la ville.
La gare draine quotidiennement une population qui va travailler jusqu’à Rouen ou Paris. Mais au moins, elle revient habiter à Yvetot. Au début du XXe siècle, le train et la désindustrialisation (déjà) avait participé au déclin de la population. Aujourd’hui, le flux s’est inversé.
Les mauvaises langues disent qu’Yvetot ne fabrique plus que de la nostalgie. Yvetot a sans doute de vrais attraits mais ne les met pas en valeur.
A titre d’exemple, quel dommage de ne pas avoir pu admirer les plus grands vitraux d’Europe en l’église Saint Pierre. L’Œuvre de Max Ingrand est restée invisible. L’église est fermée le dimanche après-midi. C’est comme ça ! Malgré des négociations serrées avec le secrétariat de la Paroisse, rien n’y a fait. L’office du tourisme a beau mettre les vitraux comme un incontournable sur son dépliant. A Yvetot, c’est Monsieur le curé qui décide…
Photo aérienne et des vitraux non libre de droits
Heureusement d’autres monuments civils sont accessibles avec des histoires ou des anecdotes intéressantes. Nous n’en dirons pas plus dans ce blog. Peut-être qu’une seconde rando urbaine sera organisée un jour prochain.
Daniel
Merci à Catherine A. et Jean-Marie pour les photos
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