Rando du dimanche 2 février 2025 à Barentin "Le Musée dans La Rue"
Callipyges et mamelues
C’est sous le Viaduc de Barentin que nous sommes vingt à nous retrouver en cet après-midi du deux février. Après un mois de janvier tout pourri, le beau temps est enfin revenu et nous allons pouvoir profiter agréablement de cette randonnée-promenade de 9 km avec pour fil conducteur le « Musée dans la rue » dont la plus grande partie a été constitué par l’opiniâtreté d’André Marie, homme à la carrière politique incroyable tant au niveau national que régional et surtout amateur d’art qui permit à la ville de Barentin lorsqu’il en était le maire de devenir cette « Cité aux statues ». Mais comme souvent c’est ce qui nous entoure qu’on regarde le moins, une (re)découverte de la plus grande partie de ces œuvres valait bien une petite rando d’un dimanche après-midi. Et en plus, c'était gratuit...
Le viaduc, indéniablement l’œuvre la plus visible de la ville est dû à l’ingénieur Locke dont la statue trône juste à côté. Son histoire est un peu mouvementée puisqu’il s’écroula en partie le matin de son inauguration lors du passage du premier train. Le coût de la construction de 1,3 Millions de francs de l’époque en fut augmenté de 600 000 pour le reconstruire. Une sorte d’EPR budgétaire avant l’heure. Il sera à nouveau en partie détruit en 1944 par les allemands.
En se dirigeant ensuite vers Pavilly, c’est toute une série d’œuvres qu'on peut admirer le long de l’avenue André Maurois devant le collège et le lycée ainsi qu’aux abords de la voie verte.
Le retour vers le centre-ville par la rue Victor Hugo en passant sous le viaduc routier permet de passer devant l’ancien restaurant « Le Saint-Pierre » (Souvenir pas si ancien d’un repas du RAM). La statuette de l’apôtre avec sa clé trône encore au-dessus de l’entrée.
Autour de l’église, sur le parvis, sont érigés nombre de statues et monuments que nous ne citerons pas ici (voir les photos) et sur le presbytère des portions de façades récupérés sur des hôtels particuliers de Rouen promis à la démolition. Le Révérend Père Bunel domine la place de sa haute stature et de son souvenir de déporté, arrêté pour avoir avoir caché des enfants juifs . Le film « Au revoir des Enfants » retrace son histoire.
Une petite photo de groupe (merci Catherine absente sur la photo) entre les statues de Saint Bon et du Bienheureux St Jacques d’Ulm. La descente devant l’hôtel de ville nous fait passer devant l’abbé Cochet, homme aux multiples compétences historiques et archéologiques qui a enseigné au lycée Corneille de Rouen. La jolie femme, nommée « La Bienvenue » nous accueille avant de nous diriger devant l’hôtel de ville. La fontaine de la Jeune Aurore attire l’attention. Enfin, surtout l’histoire de cette jeune fille née d’une liaison illégitime du Maréchal de Saxe qui avec d’autres notables, dont un certain Duc de Bouillon ( ?), se donnaient rendez-vous à l’hôtel de Verrières. L’enfant fut confiée à la mère de Louis XVI.
Direction les bords de l’Austreberthe en passant devant le théâtre Montdory et La Porteuse d’eau qui orne son entrée. Il y a plusieurs statues de femmes « porteuses d’eau » à Barentin. On pourrait penser à une symbolique valorisante de la femme toujours au travail. A moins qu'il ne s'agisse d'une posture les bras levés, peu naturelle, qui favorise la remontée des seins aux yeux du sculpteur ! De la recherche esthétique...Jeanne d’Arc défend les rives de la rivière avant de se diriger vers la place du Commandant Duboc, illustre marin, et le square Edouard Herriot avec sa porte monumentale Henry IV. Quelques œuvres et bustes avant de rejoindre la rue A. Bourdelle où l’illustre sculpteur trône à l’angle. Presqu’en face, la caserne de Pompiers se reconnait bien sûr à ses locaux mais aussi à Sainte Barbe, patronne des sapeurs. De là, on rejoint la Voie Verte pour faire une peu de vraie randonnée avec une belle côte pour remonter aux Campeaux. Merci Annie pour les crêpes, bienvenues, qui nous ont redonné quelques forces pour continuer.
Quelques difficultés pour retrouver le bas-relief consacré à Maurice Chevalier qui a changé de place. La statue de D'artagnan- on ignore l'origine de sa présence ici- est au centre d'immeubles nommés du nom de ses compagnons : Athos, Portos et Aramis.
On aurait aimé approcher de plus près les statues du Centre Commercial du Mesnil-Roux, chacune d'elle sur les trois ronds points, qui assurent dorénavant un flux harmonieux des véhicules : un coq, une femme représentant la ville de Barentin et bien-sûr, la fameuse réplique de la statue de Bartholdi : La liberté éclaire le monde.
Malheureusement le piéton n'est pas le bienvenu dans ces entrelacs routiers et le risque de se faire tailler un short (même de randonneur) est important. Les temples de la consommation sont faits pour remplir les coffres des autos ; pas les cabas des ménagères beaucoup trop petits. Alors, on a regardé la liberté de loin.
En redescendant du plateau par l'Avenue Aristide Briand, on passe entre Peugeot et Renault, puis devant le centre culturel qui était à l'origine un pensionnat pour les enfants des parents exerçant des professions non sédentaires : les bateliers, les mariniers et les forains. La sauce n'a pas pris entre ces milieux qui ne partageaient pas vraiment les mêmes cultures...
On continue, et plus bas, sur la droite c'est l'entrée du lycée professionnel Bartholdi (anciennement Edmond Labbé) encadrée de de superbes créatures "mamelues" en position assise. De l'autre coté, une femme nue aux fesses superbes qu'on qualifie de "callipyge" s'appuie sur une stèle. L'auteur fut un collaborateur de Rodin et ami de Maillol. Ceci explique cela. Les élèves de Barentin ont bien de la chance. du moins les garçons. Car pour ce qui est de statues d'Apollon, d'Eros ou de David. Rien...Adré Marie avait manifestement une préférence.
Les filles du RAM durent se contenter d'admirer un taureau bien équipé dans le jardin square Roosevelt devant l'ancien hôpital. Dommage que l'art ne serve pas la parité !
Petit bonjour à Pasteur en passant (on avait vu Marie Curie que de loin entre Lidl et Peugeot) et nous voilà devant l'ancien hôpital devenu EHPAD. Encore une porte monumentale récupérée sur l'hôtel de Courcelles à Paris et tout un bestiaire (dont le fameux taureau) qui agrémente le parc juste en dessous.
Retour vers le viaduc en repassant près de Jeanne d'Arc et non sans saluer Sainte Austreberthe accompagnée de son loup qui avait mangé son âne.
En bonus, deux photos (merci Didier) du très bel ensemble "Bataille de Fleurs" que nous n'avons pas vu car situé hors circuit derrière les immeubles sur la route de Pavilly. Il y a quelques d'autres oeuvres en plein air à découvrir, nous n'avons pas pu toutes les voir et bien sûr aussi celles conservées en intérieur au musée municipal MUSE et dans l'espace Siegfried.
Daniel
Photos : Catherine, Didier et Jean-Marie
A découvrir aussi
- Photos églises sans clocher du dimanche 24 / 11 / 2024
- Randonnée du dimanche 15 décembre à Limésy
- Rando du jeudi 6 février 2025 en forêt de Canteleu-Circuit des mares
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 124 autres membres